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Stichtingsdatum: 1 februari 2007


"VERBA VOLANT, SCRIPTA MANENT!"

"Niet-gesubsidieerde auteurs" met soms "grote(ere) kwaliteiten" komen in het literair landschap te weinig aan bod of worden er niet aangezien als volwaardige spelers. Daar zij geen of weinig aandacht krijgen van critici, recensenten en andere scribenten, komen zij ook niet in the picture bij de bibliothecarissen. De Overheid sluit deze auteurs systematisch uit van subsidiëring, aanmoediging en werkbeurzen, omdat zij (nog) niet uitgaven (uitgeven) bij een "grote" uitgeverij, als zodanig erkend.

18 mei 2012


L'AUTEUR MEXICAIN C ARLOS FUENTES N'EST PLUS: LA LITTERTURE DOIT REPRENDRE LA PAROLE AUX PUISSANTS ET LA RESTITUER AUX GENS
Carlos Fuentes n’est plus. La nouvelle me laisse un peu plus orphelin, après tant de maîtres, tant prestigieux que quotidiens, qui me renvoient à ma solitude de survivant. Ma rencontre avec lui, a eu lieu dans la forme d’une interview, qu’il m’a accordée dans le cadre d’Europalia Mexique. Cela s’est passé dans un petit studio de l’avenue Reyers, où je l’ai bombardé de questions, auxquelles il répondit aussitôt en un va-et-vient incessant d’idées en ébullition. Ce qui m’a permis en vingt minutes, de nourrir richement une émission d’une heure entière. Autant dire qu’il n’y avait rien à jeter.
En ravivant mes souvenirs il y avait l’évocation des ses années d’enfant de diplomate, passées en-dehors de sa patrie. Ce qui lui a enseigné la distance permettant de mieux capter une réalité complexe et baroque. Plutôt que d’être le Zola du Mexique il a voulu en être le Henry James. Il a évoqué la réalité multiculturelle (dès son origine) du continent de la migration qu’a toujours été l’Amérique et dont l’oranger (héros de livre qu’il venait d’écrire) est le symbole chargé d’optimisme : venu des Indes, il a traversé l’océan, après avoir été introduit en Espagne à travers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, afin de produire le jus de fruit Californien et Floridien. Une manifestation parmi beaucoup d’autres du temps en spirale qu’a conçu l’historien italien Vico, qui fait qu’ à travers la progression de l’histoire, le passé ne disparaît jamais.
Il a surtout affirmé aussi sa foi dans la littérature, garante de la parole qui ne peut pas être laissée aux seuls puissants. Le parole-mythe, le Tlatoani, titre du chef suprême des Aztèques qui a été ravi par Hernan Cortes à Moctezuma et puis, à travers sa traductrice La Malinche, rendu au peuple indien conquis. Cette parole manipulée, actuellement aux mains des grands de ce monde et de leurs réseaux médiatiques, que la littérature doit leur reprendre afin de la restituer aux gens.
Il m’a également confié son désir de « reconquista » par rapport au vieux continent colonisateur, dont il observe la complémentarité par rapport à l’Amérique qui par rapport à nous est « le visage de l’Extrême Occident ».
Bref, un moment d’une intensité sans pareille, passé avec une des intelligences les plus vives et un des tempéraments les plus passionnels du monde qui a été le mien.
Francis Cromphout

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