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Stichtingsdatum: 1 februari 2007


"VERBA VOLANT, SCRIPTA MANENT!"

"Niet-gesubsidieerde auteurs" met soms "grote(ere) kwaliteiten" komen in het literair landschap te weinig aan bod of worden er niet aangezien als volwaardige spelers. Daar zij geen of weinig aandacht krijgen van critici, recensenten en andere scribenten, komen zij ook niet in the picture bij de bibliothecarissen. De Overheid sluit deze auteurs systematisch uit van subsidiëring, aanmoediging en werkbeurzen, omdat zij (nog) niet uitgaven (uitgeven) bij een "grote" uitgeverij, als zodanig erkend.

10 december 2010

LE DERNIER ROMAN
DU PRIX NOBEL MARIO VARGAS LLOSA



Mario Vargas Llosa vient de faire un discours fort émouvant à Stockholm en vue de la réception du Prix Nobel de Littérature, évoquant, les larmes aux yeux, les personnes qui l’ont accompagné sur le chemin ardu de la gloire et en premier lieu sa femme Patricia, laquelle, j’en ai eu l’expérience au moment de mon interview - gère toutes ses activités qui ne sont pas strictement liées à l’écriture, de l’administratrice à la garde du corps, maintenant à la distance journalistes et autres importuns. D’autre part son discours a été un éloge de et aussi l’expression d’une immense gratitude envers la fiction qui lui a permis à lui "de vivre les multiples vies que tous nous aimerions avoir vécues". "Sans la fiction, dit-il, l’homme serait moins conscient de l’importance de la liberté pour que la vie soit vivable et de l’enfer que celle-ci devient lorsque la liberté est violée par un tyran, une idéologie ou une religion". Remarquable fut ici sa diatribe contre le nationalisme, qu’il qualifie de "plaie du monde moderne" : "Je déteste toute forme de nationalisme, idéologie - ou même religion - provinciale, bornée, exclusive, qui restreint l’horizon intellectuel et cache en son sein des préjugés ethniques et racistes".

Je viens juste de terminer la lecture de son dernier roman (El sueño del celta) qui retrace en une biographie romancée les péripéties de l’irlandais Roger Casement qui mourut la corde au cou dans une geôle britannique pour avoir défendu avec fanatisme la cause irlandaise, au début du vingtième siècle, et ce en allant jusqu’à s’allier avec l’ennemi prussien en pleine guerre mondiale. Un fanatisme que Vargas Llosa, à l’instar des indépendantistes irlandais, ne nous fait cependant pas voir d’un œil défavorable. C’est que pour lui il doit y avoir de la place pour plusieurs réalités contradictoires dans la vie d’un homme, surtout celle de Casement. Ce dernier a consacré une grande part de sa vie à dénoncer les horreurs du colonialisme, tant au Congo Belge de Léopold II qu’en Amazonie péruvienne à l’époque de l’exploitation du caoutchouc. L’identification de la cause irlandaise avec celle des colonies exploitées, pour être partiellement correcte, à la fin de sa vie, l’a fait errer en ce sens qu’il prônait une solution violente à la cause de l’indépendance irlandaise, ce qui l’amena à trahir l’Angleterre à laquelle il devait sa carrière de moralisateur mondialement reconnu et écouté. La publication de fragments de journal scabreux, révélant son goût prononcé pour de jeunes garçons, le fit basculer finalement dans le déshonneur. A la rumeur qui dit que ces fragments de journal étaient manipulés, l’écrivain Vargas Llosa rétorque que probablement ils étaient vrais, mais exprimeraient les fantaisies de son héros, plutôt que la réalité érotique que celui-ci aurait réellement vécue.

Avec tout ça, sans que Vargas Llosa ait écrit, comme est affirmé en quatrième de couverture "un roman majeur" (des longueurs qui parfois m’ont fait décrocher, trahissent le manque d’inspiration dont pâtissent certains passages), Le songe du Celte est un autre de ses livres où le "poeta faber" Vargas Llosa à force de savoir-faire, de documentation et d’empathie avec un destin aux connotations multiples, a exploré pour ses lecteurs un morceau de plus de cette psyché humaine qui justifie la culture de la liberté qui lui est si chère.


FRANCIS CROMPHOUT

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